Retour 2 juil. 2025

Chants des petits mondes, un cours de musique pas comme les autres

Une initiative de l'association Horan Sounds

Les rythmes d’une mélodie pachtoune emplissent la grande salle du centre d’hébergement collectif (CHC) d’Anières. Situé sur la rive gauche, dans la campagne genevoise, le centre accueille tous les lundis et vendredis soir des cours de musique multiculturels destinés aux enfants. Organisés par l’association Horan Sounds, ils sont destinés aux bambins qui résident au foyer mais également aux jeunes de la commune, afin de mettre en valeur la diversité et la richesse culturelle d’Anières et tisser des liens entre les habitant-es à travers des échanges culturels.

Des cours inclusifs et pluriculturels

En ce vendredi pluvieux du mois de mars, treize enfants âgés de 5 ans et demi à 8 ans sont présents. « Moi, je viens d’avoir mon anniversaire » déclare fièrement Josué, originaire du Congo. Comme lui, neuf autres enfants sont issus de l’asile tandis que trois vivent au village. « A l’heure actuelle, la majorité des participants résident au foyer » nous explique Hossein Rad, musicien et fondateur de l’association. « C’est certainement dû au fait que nous donnons ces cours depuis peu. » Avant d’ajouter : « Je me suis installé à Anières il y a trois-quatre ans et je vois bien qu’il faut du temps pour gagner la confiance des gens et les faire venir au foyer. Nous y travaillons et avons pour but d’atteindre une vraie mixité culturelle. » En outre, un des objectifs principaux du projet est bien entendu d’initier les plus jeunes à la musique : « Notre approche est un peu différente de celle qui est proposée en temps normal. Elle se veut inclusive et pluriculturelle. Il s’agit aussi de donner la possibilité aux enfants du centre de se connecter ou se reconnecter à la musique de leur pays d’origine. Je suis persuadé qu’elle est porteuse de sens et d’histoire et que le fait de valoriser ce patrimoine est une manière de favoriser la cohésion sociale. » déclrae Hossein.

Un atelier de fabrication de luths

Pour l’heure, les enfants semblent ravis. Le vendredi après-midi, Raphaël Cochet, animateur, vient les chercher à l’école et les emmène ensuite au centre où ils prennent leur goûter. Après quoi, ils sont répartis en différents groupes. Raphaël anime un atelier de fabrication de luths avec des matériaux de récupération : morceau de bois, ficelles, boîte de conserve, etc. C’est l’activité préférée de Clara, bientôt 6 ans, qui assiste aux cours depuis septembre avec son frère Corentin.

De la Turquie à l'Iran : découverte des instruments

De son côté, Hossein sort chaque instrument de son étui et installe des coussins au sol. Les enfants s’asseyent en formant un demi-cercle autour de lui. Au programme : apprentissage des noms des instruments tels que le tar (luth iranien), le tombak (tambour iranien) ou encore le saz (luth turc) ; répétition des rythmes de base : « La percussion, c’est hyper important dans un orchestre. Tous les autres musiciens se basent sur elle. » explique Hossein au petit Azad, 7 ans. Enfin, il est temps de passer aux choses sérieuses : la répétition d’une chanson qui figurera au répertoire d’un concert prévu au centre. Il s’agit aujourd’hui d’un chant en langue pachtoune. «Quelqu’un sait où est parlé le pachtoune » demande Hossein. « En Afghanistan » s’exclame fièrement Ezda. Les yeux rivés sur Hossein, les enfants entonnent la chanson en chœur. Un joli prélude au concert de cet été.

Découvrez un cours en images : 


images tournées le 14 mars 2025

en pleine jam session