Gérer ses frais médicaux peut se révéler un casse-tête même pour celles et ceux qui maîtrisent bien le français. C’est pourquoi notre institution propose un atelier sur le sujet qui s’adresse aussi bien aux bénéficiaires de l'Aide aux personnes migrantes qu'aux usagères et usagers de l'Action sociale.
En ce jeudi après-midi, les participant-es arrivent au compte-goutte. La plupart ont quelques minutes de retard mais Nathalie Najm, qui anime l’atelier, fait preuve d’une patience inébranlable. Ils sont finalement 9 à s’être ou avoir été inscrit-es par leur assistant-e social-e. Le but : comprendre le système d’assurance de notre pays et apprendre à gérer leurs factures médicales de manière autonome.
Nombre de personnes présentes n’ont pas pensé à se munir d’un stylo ou d’un carnet. Mais Nathalie a prévu le coup: elle distribue de quoi écrire et tend même des crayons de couleur à une fillette qui accompagne sa mère. Un peu plus tard, elle dégaine des classeurs fédéraux avec des intercalaires ainsi que des perforatrices. Tout le monde est paré pour se plonger dans la mer houleuse de l’assurance maladie !
L’atelier s’étend sur six heures réparties en deux demi-journées. Il se veut à la fois pratique et concret. Lors de la première partie, on aborde la question de l’assurance de base et on s’attelle à des exercices pratiques. La seconde après-midi est consacrée au comparatif entre les différentes assurances.
Avant de commencer, la coordinatrice insiste: «N’hésitez pas à poser toutes vos questions, il n’y a pas de question bête !» Puis elle enchaîne: «Que savez-vous de l’assurance maladie ?» Une main se lève immédiatement. C’est celle de Susana: «L’assurance de base prend en charge une partie des frais médicaux, comme les médicaments, les hospitalisations, les opérations.» Nathalie acquiesce. Une autre main se lève: «C’est quoi une franchise ?» La coordinatrice explique: «C’est la partie qu’on paie avant que l’assurance ne commence à nous rembourser. La franchise est individuelle.»
Au fil de la séance, on réalise la complexité du système et la nécessité d’un tel atelier à l’aune du nombre de questions qui fusent de toutes parts. Nathalie se concentre sur les interrogations générales et garde les cas individuels pour plus tard: «On peut en parler à la pause ou après le cours» répond-elle ainsi à Susan qui s’enquiert des factures de dentiste de ses enfants.
Après la théorie, la pratique. Place donc aux exercices ! Il s’agit de calculer le coût total de trois factures après avoir déduit le montant de la franchise ainsi que la quote-part de 10 %. La coordinatrice s’attarde auprès de Mussie qui a quelques difficultés à suivre. Elle ajoute: «Il arrive que des participant-es s’entraident spontanément! »
Faiza, qui est venue avec l’une de ses filles, semble quant à elle avoir tout compris à l’assurance maladie mais cela n’était pas gagné d’avance: «Je suis arrivée de la Réunion il y a plusieurs mois et je ne connaissais pas du tout la notion de franchise. Dans mon pays, on paie la consultation directement. Mes filles et moi ne sommes pas encore allées chez le médecin en Suisse car j’avais peur de me tromper. Maintenant que j’ai compris le fonctionnement du système, je vais prendre immédiatement rendez-vous chez le pédiatre pour ma petite de 4 ans qui a souvent des maux de tête.»
L’atelier Gestion de frais médicaux est gratuit et ouvert à toute personne, qu’elle soit suivie par notre institution ou non. Il nécessite une inscription au préalable. Contact : Actions_IPI@hospicegeneral.ch
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