Retour 30 mars 2022

Oksana, traductrice au service des réfugié·es d'Ukraine

Elle-même d’origine ukrainienne, Oksana n’a pas hésité à s’engager comme traductrice bénévole pour aider ses compatriotes lorsqu’elle a découvert avec effroi les nouvelles de son pays le 24 février au matin.

Quand tout s’accélère là-bas, Oksana est inscrite dans un groupe Whatsapp par une amie de l’association Free Ukraine à Genève. Ni une ni deux, elle participe aux premiers instants du hotspot Solidarité Ukraine à la rue Verdaine co-géré par l’Hospice général et l’Armée du Salut. « Nous avons fait un peu de tout, de la traduction au soutien moral des premiers arrivés, tout en passant par la construction de meubles pour enfants d’Ikea, » sourit Oksana.

Puis vient le Bouchet, qui a un besoin pressant de traducteurs pour accueillir les Ukrainiens avec un permis S. Là : surprise, Oksana retrouve non sans émotion deux personnes de l’équipe de l’Hospice général qui l’avait accueillie à son arrivée en Suisse il y a vingt ans!

Oksana et Patrizia
Oksana travaille désormais avec Patrizia, assistante sociale (à gauche). Cette dernière faisait partie de l'équipe qui a accueilli Oksana il y a 20 ans

Un parcours lié à l’asile

Car si elle n’a pas vécu la guerre, le statut de réfugié, elle connaît. Arrivée dans son pays d’adoption en 2002 avec son mari et ses deux enfants alors adolescents, elle demande l’asile politique. Elle se souvient d’un accueil très chaleureux à l’Hospice général et d’une ambiance quasi familiale dans le foyer d’hébergement où elle a résidé.

Sa petite famille fait sa vie en Suisse, mais ses deux garçons gardent des liens très étroits avec l’Ukraine. Leurs femmes sont originaires de ce pays et ils retournent habituellement chaque année à Lviv, leur ville d’enfance. « Ils étaient d’ailleurs supposés y passer une semaine le 18 février, souffle Oksana, heureusement, ils y ont renoncé au dernier moment ! »

Si elle s’attendait à des tensions – voire un conflit armé – dans les régions séparatistes de l’est, Oksana a été comme tant d’autres très surprise par l’ampleur du conflit. « Jamais nous n’aurions imaginé cela ! J’ai vu des photos de Kharkiv qu’une amie m’a envoyées, on dirait Berlin en 1945, » raconte-t-elle, stupéfaite. En attendant de voir où la mèneront ces prochains temps, elle continue sans relâche à aider : « je suis conseillère de vente, mais je ne travaille pas, en ce moment. Si je peux utiliser mon temps en étant utile à mes pairs, c’est la moindre des choses », complète-t-elle. Et la collaboration fonctionne si bien qu’un contrat lui a même été proposé.

Solidarité Ukraine
 

oksana