Retour 12 mai 2020

Aux 4 coins de l'Hospice général

C’est un fait, la crise du Covid-19 a pris tout le monde de court. Le 16 mars dernier, nombre d’activités ont ainsi dû être suspendues ; les stages aux ateliers d’Anières ne font pas exception. Formatrice en buanderie et couture, Florence Beugnot ne s’est pas pour autant laissée abattre. Mobile et en bonne santé, elle s’est immédiatement mise à disposition des centres d’hébergement collectif (CHC). Depuis la mi-mars, elle s’est ainsi rendue aux quatre coins de l’Hospice général - qui compte une cinquantaine de lieux - et a quasiment fait le tour du canton. Rembobinons avec elle son quotidien des dernières semaines.

Florence devant le centre d'hébergement collectif de Rigot

 

Livraison des repas dans les centres

Après une semaine passée à la maison, Florence reçoit un appel d’un collègue qui, à la demande de la direction, organise un groupe de livraison de nourriture géré par la responsable des centres de la rive gauche. Il s’agit de livrer des repas aux résidents testés positifs au nouveau coronavirus et à leur entourage. Florence accepte. Sa mission : récupérer des  caisses de nourriture préparées par les HUG, confectionner les lots et les distribuer dans les foyers concernés. Si elle se dit « contente d’aider », il s’agit d’une tâche « stressante », qui présente un défi  logistique – « avec la chaleur, il fallait faire vite pour éviter que les denrées ne périssent ». Début mai, plus aucun cas de Covid-19 n’ayant été reporté dans la quinzaine de centres d'hébergement que compte l’Hospice général, la livraison des repas est interrompue. Deux semaines auparavant, l’entreprise Katana s’était proposée pour prendre le relais bénévolement.

Le centre d'hébergement collectif de Rigot

 

Soutien aux équipes

Le responsable de Florence lui demande alors d’apporter son soutien aux équipes chargées de la gestion électronique des documents. A la crise sanitaire s’ajoute en effet un début de crise économique : le nombre de nouveaux dossiers s'est démultiplié ! Il s’agit donc de rattraper le retard accumulé dans le traitement des documents. Avec son collègue Marc, formateur en serrurerie, elle suit une mini formation et est désormais opérationnelle. L’avantage : le retour à une forme de normalité puisqu’elle peut travailler depuis son poste habituel à Anières. En parallèle, Florence continue à livrer et traiter le linge pour certains centres d’hébergement collectif.

Une reprise des activités ?

Si Florence espère un retour rapide à la normale car elle a « hâte de retrouver les stagiaires », l’incertitude plane encore : « On n’en saura pas plus avant fin mai » explique-t-elle. « D’ici-là, je continuerai à travailler à la gestion électronique des documents à 50%. » Elle reconnaît toutefois s’inquiéter pour les personnes qu’elle accompagne, surtout pour les plus jeunes, parfois en décrochage scolaire : « Ici, on leur offre un sas, un espace de transition et de remise à niveau. Avec la suspension des stages, j’ai peur que certains soient restés à la maison à ne rien faire et aient encore plus de peine à reprendre. » Un nouveau défi à relever pour Florence.

Propos recueillis le 5 mai 2020

Centre d'hébergement d'Anières