Après avoir créé plus de 3'000 places d’hébergement depuis avril 2022, l’Hospice général est désormais en mesure de fermer la halle 7 de Palexpo. Face à de nombreuses contraintes, l’institution se voit néanmoins dans l’obligation d’ouvrir un abri de protection civile pour y loger des hommes déboutés de leur droit d’asile.
Le centre d’hébergement provisoire d’urgence de Palexpo a été ouvert dès avril 2022 pour accueillir à Genève les personnes réfugiées de la guerre en Ukraine. D’une capacité de 800 places, la halle 7 de Palexpo a permis de faire face à l’afflux massif des premiers mois et de loger jusqu’à 600 personnes en même temps en 2022 et 2023. Ce sont finalement plus de 6'000 personnes qui sont passées par Palexpo entre avril 2022 et novembre 2025. Elles y ont résidé provisoirement, le temps de trouver une solution de logement adaptée à leur situation dans le dispositif d’hébergement de l’Hospice général.
Plus de 3'000 places d’hébergement créées
Durant cette période, soutenue par la Task Force mise en place par l’Etat, l’institution a beaucoup construit et transformé de nombreux lieux administratifs en centres d’hébergement, créant plus de 3'000 places dans son dispositif, qui est ainsi passé de 12 centres au début de 2022, à 29 sites d’hébergement collectif à fin 2025.
D’août 2024 à août 2025, cinq nouveaux centres d’hébergement collectif ont été ouverts auxquels s’ajoutent les centres carougeois de Praille et Gavard rouverts en octobre dernier après rénovation.
Grâce à ces efforts, la halle 7 de Palexpo a pu être progressivement vidée. La partie dédiée aux familles a été fermée mi-août 2025 pour permettre aux enfants de se familiariser avec leur nouveau lieu d'hébergement avant la rentrée scolaire. La partie occupée par les hommes seuls ferme aujourd’hui.
Obligation d’héberger les déboutés de l’asile
Malgré tous ces efforts, les structures d’hébergement demeurent en permanence sous tension face aux nouvelles arrivées. De surcroît, depuis l’automne, l’Hospice général a l’obligation de loger les personnes déboutées qui n’ont pas été renvoyées après avoir passé 140 jours dans le centre d’hébergement fédéral d’asile (CFA) du Grand-Saconnex, près de l'aéroport.
Cette population étant majoritairement constituée d’hommes seuls, il a été décidé de les loger dans un abri de protection civile. Cette décision est motivée par les contraintes budgétaires auxquelles l’institution est confrontée, qui ne permettent pas de maintenir la structure de la halle 7 de Palexpo : pour héberger une centaine de personnes, son coût de location et d’entretien est en effet 5 fois plus élevé que celui d’un abri de protection civile (PC).
Ouverture de l’abri PC de Balexert
L’abri de protection civile de Balexert, d’une capacité de 100 places, accueillera des hommes seuls sous le régime de l’aide d’urgence (déboutés ou touchés par une décision de non-entrée en matière). Ouverte 24 heures sur 24, cette structure requiert la présence permanente de deux agents de sécurité aux côtés de deux travailleurs sociaux communautaires. Une société externe assurera le nettoyage des lieux 7 jours sur 7.
Un second abri PC, d’une capacité de 80 places, est également à disposition à Annevelle (Lancy), afin d’anticiper les nouvelles arrivées du SEM.
Précisons que les familles et les personnes en procédure continueront d’être prioritairement logées dans les centres d’hébergement collectif.
L’Hospice général n’est que trop conscient du fait que les infrastructures souterraines ne sont pas appropriées à long terme. C’est pourquoi, il ne ménage pas ses efforts pour trouver, en collaboration avec les autorités et les services compétents de l’Etat, des solutions de logement permettant d’accueillir ces personnes dans de bonnes conditions.
