Retour 17 nov. 2022

Chapeau bas, Ziaudin, Mohammad, Sara & les autres!

Le 4 novembre dernier, l’équipe sociale en charge des jeunes adultes issu-es de l’asile a organisé une fête en fin de journée en l’honneur des bénéficiaires ayant récemment achevé une formation ou obtenu un diplôme. Les domaines d’activité choisis sont aussi nombreux ou presque que le nombre de jeunes : coiffure, intendance, bâtiment, administration, commerce, peinture, boulangerie-pâtisserie ou maturité cantonale… La plupart d’entre eux sont arrivés comme requérant-es d’asile mineur-es non accompagné-es. A cette jeunesse résiliente, on a envie de dire « Chapeau bas ! ».

Les professionnels qui ont formé ces jeunes sont conscients des efforts que ces derniers ont fournis pour mener à bien leur projet et plusieurs d’entre eux se sont vu décerner un prix du mérite pour leur parcours. Ziaudin est l’un d’entre eux. Ce jeune homme afghan est arrivé en Suisse en 2017. Malentendant, il a d’abord dû apprendre la langue des signes française (LSF). Très bon en mathématiques, il rêvait de devenir électricien, mais ses connaissances du français ont été jugées insuffisantes et c’est vers la pâtisserie-boulangerie que Ziaudin a été orienté. Il a commencé sa formation auprès de la Boulangerie Oberson SA et s’est vu engagé avant de l’avoir terminée, tant le patron a été impressionné par son professionnalisme.

Mohammad et Sara ont tous deux la bosse de la gestion. Après avoir obtenu leur maturité, ils poursuivent leurs études à la Haute Ecole de Gestion (HEG). Kurde de Syrie, Mohammad indique que les langues ne sont pas son fort car plutôt que d’apprendre par cœur, il aime comprendre. Il précise toutefois : « Je parle maintenant mieux le français que le kurde et j’adore apprendre de nouveaux mots. Aujourd’hui, j’ai appris « Exaltant ».

Ethiopienne, Sara est arrivée en Suisse en 2017. « J’ai commencé ma scolarité en Suisse en classe d’accueil. Cela a été une période difficile pour moi. Le système scolaire éthiopien est très différent du système suisse. J’avais l’habitude de remplir des QCM, j’ai dû apprendre à argumenter. Ensuite, je suis allée au collège, c’était la période du Covid et les choses ont continué à être difficiles pour moi. J’ai quitté le collège pour l’Ecole de Culture générale. J’y ai obtenu une maturité avec une spécialisation en informatique et gestion et aujourd’hui, tout va bien. » 

Responsable de l’unité, Corinne indique avec un sourire : « Ces jeunes, on les reverra ces prochaines années à la fête, car plusieurs d’entre eux vont continuer leurs études. » Sara ne lui donne pas tort, elle vise un Master.

Il est 20h00. Les jeunes vont poursuivre leur soirée ailleurs et c’est le temps des accolades. On sent de vrais liens entre l’équipe sociale et les bénéficiaires. Angèle, assistante sociale, a rejoint cette unité il y a une année. « Avant j’accompagnais surtout des familles. Celles-ci ont besoin d’un accompagnement, mais elles peuvent aussi compter sur les ressources disponibles au sein de la cellule familiale. Ici, le suivi est différent. Ces jeunes, qui ont eu des parcours de vie chamboulés, ont des fragilités liées à leur âge, mais ont aussi un grand potentiel. Le lien que nous construisons avec eux est vraiment très important. »
 

Jeunes diplômés et équipe sociale