Entreprendre pour apprendre

Le 30 novembre dernier, il y avait foule à Louis-Casaï ! Bénéficiaires, collaborateurs-trices de notre institution et partenaires s’étaient donné rendez-vous pour une soirée mise sur pied par les participant-es d’Eco-jeunes en collaboration avec un comité d’organisation de l’Hospice général.

L’origine de la mesure
Porté par notre institution en partenariat avec Ideavox*, Eco-jeunes est un programme inédit de formation et de réinsertion qui s’adresse aux jeunes bénéficiaires. Il s’inscrit dans un écosystème favorisant l’écologie, l’écoute et l’économie solidaire. Son objectif est de permettre aux participant-es d'identifier leurs centres d’intérêt, d’acquérir des compétences et d’expérimenter. Ou, comme le dit Lionel Lourdin, fondateur d’Ideavox, il s’agit pour les jeunes d’avoir un espace où « identifier et professionnaliser leurs passions ».

Du lundi au vendredi, les jeunes se rendent ainsi dans une maison à Vernier. Ils et elles y suivent des masterclasses (ateliers à la carte), s’adonnent à des activités comme la pêche ou la cueillette de champignons, organisent des projets collectifs tels que le Festijovial, un festival de quartier innovant, et mènent également à bien des projets individuels. Les jeudis soir, des rencontres intergénérationelles sont par ailleurs organisées afin d’échanger autour d’un verre et en grignotant des amuse-bouche. Un programme riche et varié qui semble réussir aux participant-es:

« Avant, j’étais en opposition avec la société. Dans le cadre d’Eco-jeunes, on m’a montré qu’avec certains outils, je pouvais avoir un impact sur le monde. » Adam

« Grâce à cette mesure, j’ai appris ce qu’était l’open source et les logiciels libres. J’ai acquis des compétences par moi-même aussi bien au niveau du savoir-faire que du savoir-être » Gianni

*Ideavox a pour but de réunir dans un même lieu des personnes possédant différentes compétences et désireuses de les partager. De ces échanges naissent des idées originales qui sont ensuite mises à disposition et au service de la communauté.

Présentation des projets individuels (les sites web dédiés seront opérationnels en janvier 2023)

•    Connecthink
Initiée par Adam et Ryan durant la pandémie de Covid face à la surcharge informationnelle puis développée dans le cadre d’Eco-jeunes avec Gianni, Connecthink est une plateforme regroupant des informations sur diverses thématiques. Elle permet aux contributeurs et contributrices de déployer leur discernement et leur esprit critique sur la nature des informations auxquelles ils et elles sont confronté-es.

•    Data Mentis
Portée par Mélyssa, Data Mentis a pour but de sensibiliser le public à l’utilisation des écrans et aux effets parfois addictifs des réseaux sociaux. A terme, Mélyssa offrira également des ateliers de prévention face à la surexposition aux écrans.

•    Open Games Hub
Avant d’intégrer la mesure Eco-jeunes, Anthony ne savait pas vers quel métier se diriger. Grâce au programme, il a bénéficié du temps et des outils nécessaires pour y réfléchir et a réalisé qu’il était passionné par les jeux vidéo. Fort de ce constat, il est en train de développer une plateforme dédiée aux mordu-es de jeux en ligne.

•    Open Music
Berfin s’intéresse depuis toujours à l’événementiel, intérêt renforcé par son expérience au sein de la mesure. Elle a depuis développé Open Music, qui vise à soutenir les acteurs culturels locaux et à les mettre en lien avec les scènes et les différents lieux de production en Romandie. Après avoir tenu le bar d’une main de maître lors du Festijovial, Berfin a par ailleurs décidé de passer sa patente.

•    Seetyscape
Kilian est un nouveau venu dans la mesure Eco-jeunes mais son projet est déjà bien avancé. Féru d’urbanisme, il a créé Seetyscape, une plateforme sur la mobilité et les transports à Genève. Ouverte aux citoyen-nes, celle-ci offrira trois services : le signalement (par exemple, lorsqu’un marquage au sol est effacé) ; l’idéation : chacun-e pourra soumettre une idée pour améliorer les infrastructures urbanistiques de la Ville ; les exemples à reproduire : une idée sympa vue dans une autre ville suisse ou dans un autre pays et qui pourrait être transposée à Genève.

•    Angelium
Il l’admet volontiers lui-même, avant Luca était axé sur « l’argent, l’argent, l’argent ». Mais depuis qu’il a rejoint l’aventure Eco-jeunes, son état d’esprit a évolué. Avec Angelium, il a pour ambition de créer des liens privilégiés entre entrepreneurs et candidat-es.

Cela étant, tous et toutes ne sont pas forcément fait-es pour l’entreprenariat. C’est le cas d’Ines qui a décidé de reprendre des études après plusieurs mois passés au sein d’Eco-jeunes. Le programme lui a ainsi permis de regagner de la confiance et d’identifier le chemin qui lui correspondait. 

De même, Jonathan n’est pas un usager de la mesure à proprement parler car il est âgé de plus de 25 ans. Au bénéfice d’une Activité de Réinsertion, il n’a toutefois plus besoin de prouver son utilité au sein du programme : encadrant, grand frère, animateur lors de la soirée, il coiffe différentes casquettes en fonction des besoins. Très impliqué, il réfléchit en ce moment à une «enveloppe contributive». Le principe : que les usagères et usagers puissent investir le fruit pécuniaire de leur travail dans le développement d’un projet, par exemple l’achat d’un ordinateur portable pour créer un site web. A l’heure actuelle, ce montant serait déduit de l’aide sociale.

Eco-jeunes, c’est ainsi un espace privilégié de réflexion et d’expérimentation !

Chronologie
•    Mai 2021 : rencontre entre Lionel (Ideavox) et Sabina (Hospice général), initiateurs d’Eco-jeunes, au MISO (Mois de l’innovation sociale ouverte)
•    Octobre et novembre 2021 : ateliers préparatoires avec des professionnel-les de l’Hospice général et quelques jeunes
•    Février 2022 : début de la mesure
•    Juin 2022 : organisation de la 1ère édition du Festijovial, un festival de quartier innovant
•    Novembre 2022 : présentation d’Eco-jeunes aux parties prenantes