Retour 6 avr. 2020

La vie continue au centre de la Seymaz

Rencontre avec Valérie, assistante sociale au centre d’hébergement de la Seymaz. Arrivée il y a moins d’un an à l’Hospice général, elle a auparavant travaillé pour Médecins sans frontières (MSF).

Le nouveau centre de la Seymaz accueille près de 200 personnes migrantes, un chiffre qui évolue chaque semaine avec l’emménagement de nouveaux résidents.

En raison de la crise sanitaire, une nouvelle organisation a été mise en place pour que la vie du centre puisse continuer le plus normalement possible. Ainsi, 7 jours sur 7, un ASIC et 2 intendants sont présents sur le site. Ils sont accompagnés par un civiliste du lundi au vendredi, par une secrétaire – qui vient principalement aider les migrants pour leur correspondance – 2 matinées  par semaine, par la responsable d’unité, très présente, et bien sûr par un agent de sécurité 24h/24.

Valérie


Qu’est-ce qui a changé avec le Covid-19 ?

Valérie – Le centre venait d’ouvrir et les choses commençaient à se mettre en place. Tout a été stoppé net. Les activités et projets du centre sont à l’arrêt, les associations partenaires ne peuvent plus venir. Les gens restent bien confinés chez eux, les enfants ne sortent presque plus. On sent qu’ils ont peur mais notre présence quotidienne les rassure. Ils voient ainsi que la vie continue.

Il y a également plus de tension dans l’air. Comme nous,  les résidents vivent difficilement le confinement mais, étant donné qu’ils vivent dans des espaces plus petits,  les problèmes sont exacerbés.

Autre point, nous devons nous coordonner avec les profs pour permettre aux enfants scolarisés de faire leurs devoirs.

Quelles autres mesures avez-vous mises en place ?

V – Nous avons renforcé les mesures d’hygiène et la fréquence de  nettoyage du centre. Par ailleurs, tous les lieux communs ont été fermés, hormis les cuisines et les buanderies. Là aussi, la consigne de ne pas se trouver à plus de 5 à la fois dans ces espaces est bien respectée.

Mais la situation risquant de durer nous devons déjà réfléchir à la reprise d’activités dans le centre, tout en respectant les normes d’hygiène et sanitaires. Cela notamment pour les enfants pour qui des mois de confinement ne seront pas supportables.

Quelles mesures propres à la santé ?

V – Trois jours par semaine des infirmières du Programme santé migrants (PSM) sont présentes au centre. Elles prennent en charge les personnes psychiquement fragiles  et / ou qui  ont besoin de soins spécifiques.

Ce sont également elles qui s’occupent des personnes qui ont contracté le Covid-19 (une famille a été testée positive mais se porte bien) ou qui pourraient être atteintes. Ces dernières sont strictement confinées dans leur chambre. Des repas, préparés par les Hôpitaux universitaires de Genève, leur sont livrés tous les jours et un micro-onde a été installé dans les chambres pour qu’elles puissent réchauffer la nourriture, sans avoir à sortir. Pour la lessive, c’est l’équipe du centre qui s’en charge.

Tout est fait pour que ça se passe au mieux.

Seymaz