L’arrivée des 29 migrants syriens en provenance de Jordanie dans notre nouveau centre de Lancy est l’occasion de rappeler qu’en raison de la crise humanitaire qui sévit en Syrie, la Confédération a pris des mesures concrètes. Il s’agit notamment du nouveau programme de réinstallation « RST 2 » qui a débuté à Genève en septembre 2017 et qui se poursuit aujourd’hui.
Pierre Gerber, coach et chef de projet pour l’accueil et l’intégration des contingents de Syrie à l’Hospice général nous explique :
« ce programme permet à des victimes du conflit en Syrie d’obtenir le statut de réfugié et de s’installer en Suisse. Il est destiné aux personnes extrêmement vulnérables : malades, personnes traumatisées, handicapées ou âgées, des personnes pour qui la survie n’est pas assurée et dont l’avenir est bouché ».
La Suisse s’est engagée, en trois phases (septembre 2013, mars 2015 et décembre 2016), à accueillir quelque 5'500 réfugiés de Syrie (500, puis 3'000 et 2'000) La sélection des dossiers de candidats se fait en étroite collaboration avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) qui propose aux états des dossiers de personnes particulièrement touchées par la guerre (soit environ 10% de l’ensemble des réfugiés de Syrie enregistrés par le HCR).
En Suisse, c’est « Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) qui étudie alors chaque cas individuellement et interroge chaque personne, soit directement sur place au Liban ou en Jordanie, soit par vidéoconférence s’il s’agit d’apatrides palestiniens ou d’Irakiens réfugiés en Syrie», détaille Pierre.
Chaque dossier est également examiné par les services compétents de la Confédération afin de vérifier s’il présente des motifs d’exclusion. Les personnes sont également interviewées sur leur volonté de s’intégrer en Suisse. Lorsque le dossier est accepté, la personne obtient le statut de réfugié sans être soumise à une procédure d’asile proprement dite. Son arrivée en Suisse est alors mise en œuvre par l’Organisation International des Migrations (OIM). Il est à noter qu’une première information culturelle est déjà donnée avant le départ et permet aux réfugiés de se préparer aux réalités qui prévalent en Suisse.
A Genève, ces réfugiés bénéficient non seulement des prestations de l’Hospice général mais aussi d’un accompagnement personnalisé durant une période de 2 ans afin d’accélérer leur intégration.
Genève faisait partie des 8 cantons « volontaires » qui, dès 2013, ont accepté de participer au premier programme de réinstallation. Mais, depuis 2015, la Confédération impose aux cantons des contingents basés sur la répartition cantonale qui demande à Genève d’accueillir 5.8% des migrants arrivants en Suisse.
De ce fait le canton doit recevoir quelque 116 réfugiés de Syrie du dernier contingent de 2'000 personnes décidé en décembre 2016. 93 sont déjà arrivés parmi lesquels les familles qui se sont installées dans le centre de Lancy.
« Nous avons beaucoup appris dans le cadre du programme de réinstallation 2015 - 2017. Nous avons tiré des leçons que nous allons appliquer, que ce soit dans le développement de synergies internes ou dans le choix des priorités absolues, notamment l’attention à donner aux adolescents et à l’intégration socio-professionnelles des adultes qui sont en capacité de travailler».
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