Retour 3 mars 2022

Ces hommes qui travaillent à temps partiel

Si nombre de femmes, en particulier celles qui ont des enfants, plébiscitent ou se voient imposer un temps partiel, la question semble également faire son bonhomme de chemin dans l’esprit de ces Messieurs. En tant qu’institution, l’Hg semble plutôt ouverte sur le sujet. Nous avons rencontré plusieurs collaborateurs à temps partiel pour qu’ils nous expliquent leurs raisons.

Aujourd'hui, rencontre avec Jean-Michel, animateur au CAD (Centre d’animation pour retraités) à 60 %.

Jean-Michel, pourquoi travailles-tu à temps partiel ?

Cela fait plus de 30 ans que je concilie mon activité de photographe indépendant avec mon poste de salarié. Auparavant, quand je travaillais en tant que maître socio-professionnel à Argos, j’exerçais déjà à 60 %. Donc lorsqu’on m’a proposé le poste d’animateur à 60 % au CAD, j’étais très content.

Es-tu satisfait de ce choix ? 

Oui, très ! En réalité, je fais plutôt du 120 % mais je ne me plains pas. Hormis mon travail de salarié, je fais partie depuis trois ans du collectif de photographes Regardirect. Nous réalisons des portraits, des travaux documentaires mais aussi des reportages. En ce moment, nous suivons les « Feux bleus » qui sont les numéros d’urgence à Genève.

Envisages-tu de modifier ton taux dans les prochaines années ?

Je ne travaille à l’Hospice général que depuis deux ans, donc a priori non. Mais si on me le propose, je ne serai pas contre le fait de réduire mon taux à 50 %, mais le risque est de perdre du lien avec l’équipe et les bénéficiaires.

Penses-tu qu’il s’agisse d’une tendance sociétale ?

Oui et non. J’ai l’impression que dans le social, le temps partiel est bien perçu. Peut-être parce qu’il s’agit d’un domaine où les priorités diffèrent… Mais je constate que les jeunes d’aujourd’hui ont d’autres envies ; ils ne veulent pas travailler à 100 %, ce que je peux comprendre. Quand j’avais 20 ans, je me suis lancé à temps plein en tant que photographe indépendant. J’acceptais tous les mandats pour être certain de boucler les fins de mois. J’avais envie d’autre chose, de choisir les mandats qui me plaisaient vraiment. Avoir une activité salariée intéressante m’a permis de réaliser ce souhait mais aussi de prendre du recul sur mes deux activités.

Jean-Michel