Retour 21 déc. 2020

Le nouveau calculateur de droit aux prestations sociales de l’Etat fruit d’une collaboration étroite avec l’Hospice général

 

philippe spauel

Interview de Philippe Sprauel, directeur-adjoint à l’Action sociale de l’Hospice général

Quel a été le rôle de l’institution dans l’élaboration de ce calculateur ?
Nous avons été impliqués depuis le début (2017) dans le développement de cet outil car nous sommes convaincus qu’il est nécessaire d’offrir à la population un canal d’information supplémentaire. L’enjeu d’information est crucial pour rendre l’accès à l’aide à la portée de tous. Nous sommes donc très heureux de voir ce projet se concrétiser.

Quels sont les pièges du non-recours ?
Le non-recours à l’aide sociale, que ce soit pour des raisons personnelles, la peur d’être stigmatisé, l’appréhension devant les démarches administratives ou la méconnaissance des droits, est une véritable occasion manquée d’obtenir un soutien nécessaire à un moment où les premières difficultés apparaissent. Ne pas demander de l’aide quand le besoin se fait sentir c’est prendre le risque de voir sa situation se péjorer.
Lorsque des personnes, poussant enfin la porte de nos centres d’action sociale, nous dressent un constat dramatique de leur quotidien, le regard empli de lassitude, on devine qu’elles se sont imposées des mois de privation et d’angoisse. Pourquoi ne sont-elles pas venues plus tôt, au moment où le retard dans les factures commençait à peine ? L’aide sociale peut prendre une multitude de formes, chacune adaptée à une situation spécifique. Elle est un droit au même titre que l’AVS, l’assurance-chômage, etc. 

Cet outil est-il fiable ?
Oui, dans la grande majorité des cas, si la personne a rempli correctement les champs. Il donne une première appréciation globale qui mérite d’être peaufinée par la suite auprès d’un collaborateur social. Lorsque le calculateur vous signale que vous êtes potentiellement éligible à l’aide sociale, c’est presque toujours vrai. A l’inverse, il y a des cas où le calculateur peut être limité dans son appréciation comme par exemple dans les cas de situations transitoires une personne en cours de séparation ou en cas de possession de biens immobiliers ou de fortune. Suivant les informations « factuelles », le calculateur peut prétendre à la non-éligibilité alors qu’un assistant social, en prenant en compte la situations réelle dans sa globalité ouvrira un droit. Cela vaut toujours la peine de procéder à une vérification auprès de nos collaborateurs dans un centre d’action sociale de l’Hospice général.

Est-ce que vous anticipez une augmentation des demandes d’aide auprès de l’Hospice général ?
Je ne sais pas mais j’espère qu’en étant mieux informés, les gens n’hésiteront pas à faire appel à l’aide dont ils ont besoin au moment où les premières difficultés apparaissent.
 

philippe sprauel