Le 16 mai 2018 naissait Miran*, fils d'Amena*. Une date d'anniversaire emblématique qui coïncide avec la Journée internationale du vivre-ensemble en paix.
Originaire d’Afrin (gouvernorat d’Alep), Amena a dû quitter la Syrie en 2012. Elle a passé plusieurs années en Turquie où elle a rencontré son mari. Pour des raisons de sécurité, ils ont également dû quitter ce pays et ont décidé de traverser les frontières à pied. Depuis la Grèce, Amena a pu gagner la Suisse en 2018. En dépit de différentes tentatives, son mari n’a pas réussi à traverser la frontière.
Amena a vécu sa grossesse avec une certaine tristesse et dans l’angoisse que son mari ne parvienne pas à la rejoindre pour l’accouchement. Elle a effectivement donné la vie à Miran seule. Dans un des centres d’hébergement collectif de l’Hospice général, une très longue année s’est écoulée pour elle. L’incertitude liée à son statut de requérante d’asile et l’absence de son mari qu’elle n’était pas sûre de revoir rapidement avaient presque rendu son quotidien vide de sens.
En avril de cette année, son époux a finalement pu gagner la Suisse par avion. Il est actuellement retenu dans un centre d’enregistrement de la Confédération suisse. Il a pu sortir pour fêter en avance le premier anniversaire de son fils. Amena espère que la famille sera bientôt réunie pour enfin vivre sereinement et tenter d’oublier un peu les affres de la guerre.
(Prénoms d’emprunt *)
Amena dévoilant le trésor tendrement constitué dans l’armoire de sa petite chambre. Mais la perspective de son prochain accouchement ne suscite pas en elle la joie habituelle. Arrivée en Suisse quelques mois auparavant, elle vit dans un centre pour requérant d’asiles à Genève, séparée de son mari retenu en Grèce. 2018.
Les souvenirs de la vie commune avec son époux sont conservés dans le téléphone qu’Amena regarde souvent avec beaucoup de nostalgie. Ici, une photo de leur mariage en Turquie. Genève, 2018.
Miran, né à peine une heure auparavant, dans les bras d’une sage-femme des hôpitaux universitaires de Genève. Amena a finalement accouché sans la présence de son mari, qui n’a pas réussi à traverser la frontière grecque. Genève, 2018.
Dans la chambre d’un centre d’hébergement collectif de l’Hospice général, les longues heures d’attente inhérentes à la vie de requérants d’asile. Genève, 2019.
Un an plus tard, Amena ouvre son armoire sur un nouveau trésor : la tenue de son bébé soigneusement achetée pour accueillir son mari devant finalement arriver en Suisse après plus d’un an de séparation. Genève, 2019.
La famille enfin réunie, mais pour moins d’une heure. Zain doit se rendre dans un centre d’enregistrement de la Confédération helvétique où il sera soumis à plusieurs interviews. Genève, 2019.
Amena et ses proches dansent sur une musique traditionnelle lors de la fête d’anniversaire de son fils Miran, 1 an. Genève, 2019.
Une scène classique de bonheur familial, scène qu’Amena n’aurait pas osé espérer il y a un an. Genève, 2019.
